My Pimples (2009–2019) est un projet artistique interdisciplinaire qui interroge la construction entremêlée du visage et du corps féminins à travers les régimes de visibilité, la culture numérique et les projections psychosociales. En combinant performance vidéo et installation en techniques mixtes, Dali Wu explore le seuil fragile entre identité et image, entre soi et écran, entre beauté et imperfection.

My Pimples III (2019), expérience audiovisuelle interactive présentée dans le cadre au Shenzhen Digital Art Festival, lors de la 15e foire internationale de l’industrie culturelle de Chine, à Huaqiangbei, Shenzhen. © Dali Wu
Dans la performance vidéo, l’artiste se maquille face à un miroir à double face, dont le reflet est dirigé vers l’objectif de la caméra — un dispositif symbolique qui transforme le rituel intime de l’embellissement en une performance publique du désir. Le miroir ne reflète pas seulement le soi ; il capture le regard récursif de la surveillance, amplifié par la prolifération des écrans à l’arrière-plan, évoquant l’expansion algorithmique de l’attention et la marchandisation des corps dans la culture numérique.
Le bouton, souvent dissimulé ou retouché, devient ici un signe vital — une éruption de vie, de désir, de vulnérabilité. Il témoigne de ce que le corps ne peut réprimer : sa vérité matérielle. Comme l’écrit l’artiste : « The pose of makeup is the result of the narcissistic gaze of desire. But it is also a flirting pose which reflects the (male) other's presence... The pimple is the proof and nakedness of the body's vital desire. »

My Pimples II (2009). Capture d’écran de la vidéo-performance. © Dali Wu
Chaque peinture-sculpture approfondit cette enquête. Des visages émergent de couches translucides de cire, de fils et de textures organiques, suspendus entre érosion et apparition, opacité et dévoilement. Ces œuvres sont à la fois des portraits et des non-portraits — des traces indexicales d’un corps exposé à la corps exposé à la violence systémique exercée par les normes esthétiques, les dispositifs numériques et les mécanismes de marchandisation du féminin ; mais elles affirment aussi un langage propre de résistance.


My Pimples (2009), installation. Acrylique, laine à tricoter, cire, cheveux humains, résine. 150 × 90 cm chaque tableau ; dimensions variables. Première exposition dans une salle de déchets, questionnant les notions de rejet, de répression, et de mémoire corporelle. © Dali Wu
Présentée pour la première fois en 2009, la série My Pimples a été exposée dans divers contextes artistiques. L’installation My Pimples (2009) a remporté le Prix d’excellence dans la catégorie Beaux-Arts du Creative Quarterly 41, à New York (États-Unis).
En 2019, My Pimples III a été présentée au Shenzhen Digital Art Festival, où l’artiste audio-visuel hongkongais Donnie Tam a remixé la vidéo originale sous forme de performance live.
Comme l’a noté la commissaire Qinyuan Lei :
Comme l’a noté la commissaire Qinyuan Lei :
« Dali's video speaks directly to the online creator and consumption culture which completely changes the 'face' of youth culture... A very creative and playful reinvention of the piece into a live performance. »